Des Américains ignorant tout de la RDC veulent faire engager le Sénat américain dans une logique de chaos sur base d’une ignorance totale de la situation politique en RDC où Kabila est présenté comme avoir violé l’accord de la St Sylvestre qui prévoyait les élections en 2017, et d’être à la base de la crise humanitaire. Très grave et très suspect comme ignorance pour des Sénateurs alors que les USA ont un permanent à l’ONU où le dossier RDC est suivi au quotidien.
Deux Sénateurs américains, le démocrate Cory Booker du New Jersey et le républicain Jeff Flake de l’Arizona, viennent de faire approuver une résolution sur la RDC à la commission des affaires étrangères du Sénat américain. Selon leurs propres explications, cette résolution exhorte la RDC « à prendre des mesures concrètes pour assurer le transfert pacifique du pouvoir en organisant des élections libres et équitables avant la fin de l’année ». Elle appelle également appelle également le gouvernement congolais « à permettre une enquête crédible et indépendante sur le meurtre de Zaida Catalan et de l’Américain Michael Sharp, deux enquêteurs des Nations Unies travaillant en RDC ».
Ce texte a fait les choux gras de quelques titres en occident, notamment le journal belge La Libre Belgique sur son site internet et sous la plume d’Hubert Leclerck. Le contraire aurait été surprenant… Mais ce qui étonne et choque dans le rapport de cette résolution, ce sont les soubassements avancés par les deux sénateurs pour justifier leur résolution.
Ils avancent, en effet, que le Président de la RDC aurait refusé d’appliquer l’accord politique de décembre 2016 pour organiser les élections en 2017, préférant à la place se livrer à une répression de la population. Ils attribuent aussi la dégradation de la situation humanitaire dans certains coins du pays à la décision de Joseph Kabila de demeurer au pouvoir au-delà de son mandat constitutionnel. Pour ces raisons donc, la résolution adoptée par la commission des affaires étrangères du Sénat américain retient une sorte de mise surveillance de la RDC pour d’éventuelles sanctions contre tous ceux qui seront tenus pour responsables de nouvelles tergiversations vers les élections dans les délais convenus.
Une telle position est d’autant plus surprenante qu’elle donne l’impression que les Américains sont totalement ignorants de ce qui se passe en RDC et préfèrent s’abreuver à des sources qui ridiculisent des personnalités de la trempe de leurs Sénateurs. Pourtant, Nikky Haley, Ambassadeur des USA aux Nations-Unies suit de près le processus électoral en RDC et est très bien au fait de ce qui se passe.
Suspecte ingorance
On a l’impression que Cory Booker et Jeff Flake parle d’un tout autre Congo que celui de Lumumba. Sans quoi ils auraient su et compris que si Joseph Kabila est toujours en fonction, ce n’est nullement par le fait d’un quelconque accord politique, mais des dispositions de la Constitution qui ont été simplement rappelées dans ledit accord afin que nul ne l’ignore. Ils auraient également su et compris que la dégradation de la situation humanitaire au centre du pays était consécutive aux exactions causées par le phénomène Kamuina Nsapu. Ce dernier aspect vient, d’ailleurs, de faire l’objet d’un débat au niveau même des Nations-Unies où les USA ont un représentant.
L’on peut en dire autant sur les enquêtes au sujet des enquêteurs onusiens, enquêtes qui bénéficient aujourd’hui d’un accompagnement d’experts de la Commission des droits de l’homme délégués par Genève.
Un tel déficit d’information est particulièrement grave dans le chef des Sénateurs, surtout que l’un d’entre eux, Cory Booker, présenté comme probable successeur de Barack Obama à la tête des démocrates. Mais le rang de ces personnalités pour un pays comme les USA suscite des curiosités sur une telle ignorance, ce qui renvoie à d’éventuelles manœuvres dilatoires pour créer les conditions de perpétration du fameux plan d’insurrection dont rêvent toujours des lobbies politico affairistes occidentaux. Déjà, le discours d’une transition sans Kabila revient dans l’actualité.
Les Américains inspirés par des hystériques lampistes
On rappelle que le 16 mai dernier au Capitole, des membres du Black Caucus du congrès américain et un panel d’Ong ont organisé une conférence sur la RDC, qui avait vite tourné en un monologue des extrémistes qui sont allés jusqu’à recommander la mise sous tutelle de la RDC. Cette parodie de débat démocratique a même connu la participation des étrangers comme cet hystérique équato-guinéen bien connu des milieux extrémistes des africains.
Si, demain, les recommandations d’une telle conférence cacophonique venait à être endossées par des supposés responsables, on ne s’étonnera pas d’apprendre qu’il s’agissait, en fait, d’une manipulation visant à légitimer les coups bas déjà préparés.
PDM